Les quatres domaines de St-Roch au 18e siècle BANQ:Cartes et plans 231121 Cliquez sur la photo pour agrandir |
St-Roch, les origines, l'évolution, les catastrophes.L'origine du quartier St-RochLe fief Notre-Dame-des-Anges concédé aux Récollets en 1615 démarre le début de ce qui deviendra le quartier St-Roch. Ils sont venus en Nouvelle-France comme tous les religieux et on peut dire toutes les personnes qui ont osé affronter les périls des voyages vers l'Amérique. Comme chacun sait, ces aventuriers étaient des mystiques colonialistes qui voulaient à tout prix convertir dans le droit chemin les mécréants, dans ce cas les sauvages. La première mouture de religieux me paraît beaucoup moins "impérialistes" et politique que, par exemple, les Jésuites qui arriveront plus tard. Donc les Récollets s'installent dans les environs de l'Hôpital Général actuel, le fief Notre-Dame-des-Anges. Ils y seront installés pendant 77 ans jusqu'en 1692, datent où, Mgr de Saint-Vallier , le successeur de Mgr de Laval leur demande d'échanger les terres qu'ils ont , le fief Notre-Dame-des-Anges pour une terre plus à l'est, de 1.36 hectare (4 arpents) sur les bords de la Saint-Charles aussi. Ils y construisent alors un ermitage situé, probablement le long de la rue St-Roch à la hauteur du boulevard Charest actuel. D'ailleurs, le patronyme de ce quartier a été donné à St-Roch parce que ce saint est censé être celui qu'on invoque quand on veut se protéger des calamités, maladies et autres malheurs. Ce fief a comme borne à l'Ouest la rue Caron, qui n'est pas rectiligne et à angle droit comme le reste des rues de St-Roch, parce qu'elle ne fait que délimiter la limite entre les terres de l'Hôtel-Dieu. Ce nouveau fief, propriété des Récollets par échange, deviendra la propriété de: Charles-Aubert de la Chesnay, qui disposera de presque tout ce qui est le St-Roch actuel. En 1677, il fait bâtir une maison, nommée "La maison blanche". Il y fera construire aussi un chantier naval sur la rivière. (Voici ce qui semble actuellement la "Maison blanche", en fait il n'en reste que les fondations. La maison actuellement est amputée d'une partie à la suite de l'incendie de 1850 et surmontée de toit à deux versants. Il subsiste, les murs de pierre et les pièces voûtées au sous-sol. En 1720, Henri Hiché, marchand et haut fonctionnaire, acquiert ce fief. Depuis ce temps, le fief sera nommé faubourg Hiché. Après la conquête, plus précisément en 1764, William Grant acquiert...le faubourg Hiché. Il considère cet endroit comme un investissement à long terme, cependant les revenus ne sont pas au rendez-vous à son goût. Pour plus d'argent, il manoeuvre ...peut-être de façons douteuses, pour obtenir le statut de seigneurie pour son terrain. Ainsi il peut exiger des rentes à ses censitaires! Les Terres de la VacherieÀ l'ouest du fief St-Roch, il y a les terres de la vacherie qui appartiennent aux Jésuites. Les Jésuites sont les deuxièmes religieux à venir en Nouvelle-France. Ces religieux sont ici, comme tous les autres ...et les personnes bien pensantes, pour évangéliser et mettre sur le droit chemin, les impies ..Supposés ... que sont les Amérindiens. Mais, contrairement aux Récollets, les Jésuites sont des gens de pouvoir et de politiques. Ils auront souvent une influence politique alliée à leur pouvoir religieux. Ils ont donc affermé ce domaine afin qu'il produise sans qu'ils soient obligés de s'en occuper, mais seulement comme administrateurs de leurs biens. En 1771, les Jésuites donnent l'affermage de ce domaine des Terres de la Vacherie à David Lynch qui est un fonctionnaire britannique. Son principal objectif est de permettre d'avoir un lien au-delà de la rivière Saint-Charles parce qu'il pense qu'il pourra augmenter ses revenus en joignant la route de Beauport et celle de Charlesbourg (La Canardière et la 1re Av.). À force d'efforts et d'aide financière de la Ville ainsi que de particuliers, le pont Carleton, initialement nommé, est devenu le pont Dorchester avec la nomination de Carleton en Lord Dorchester. Il a été inauguré en 1789. Ce pont était situé où se trouve actuellement le pont Drouin. Il sera démoli en 1822 et construit au bout de la rue du Pont, rue qui se nommait Grant à l'époque. L'usage populaire a fait changer le nom de la rue de Grant à la rue du Pont, qui perdure aujourd'hui. Ce pont est le lien vers le reste de la région nord de la ville. Ce qui permettra à la rue du Pont de devenir une rue commerciale. Mais, elle perdra son statut au fur et à mesure que la rue Saint-Joseph se développera. Le développement de St-RochAu 18e siècle, le développement de St-Roch a été lent jusqu'à ce que les autorités militaires décident de réserver sans habitation un certain secteur de la Haute-Ville pour assurer une meilleure protection à la ville. Cette réduction de l'espace en Haute-Ville, l'afflux d'immigrants et le début de l'essor de la construction navale font que St-Roch connaît un accroissement de la population. Le bois et la construction navale sont les moteurs essentiels de St-Roch et de la ville pendant une partie de la deuxième moitié du 19e siècle. Évidemment, les chantiers de constructions navales longeaient le long de la rivière Saint-Charles ayant besoin d'un accès à l'eau. Naturellement, les travailleurs s'installaient dans St-Roch, près de leur site de travail. L'âge d'or de la construction navale se situe autour de 1864 pour se terminer pratiquement vers 1880. Le déclin de la prédominance de Québec au profit de MontréalTrois évènements importants peuvent être la cause de ce déclin: 1) Le déclin du commerce du bois et des chantiers maritimes. 2) Le port de Montréal devient un port international à la suite du creusage du chenal du Saint-Laurent qui se termine en 1850 ainsi que la construction de nombreux canaux permettant de rejoindre les Grands Lacs. Cela fait de Montréal une plaque tournante pour le transfert commercial vers l'Ouest. 3) La lenteur de Québec de se doter d'infrastructures ferroviaires avec Montréal. Ce n'est qu'en 1879 la première liaison ferroviaire avec Montréal. Les autres liaisons ferroviaires passent par Lévis et contribuent à son essor jusqu'en 1917 au moment de la construction du Pont de Québec. En plus, de ces facteurs importants, Québec perd son statut de capitale du Canada et de la fonction publique qui y est attachée, en 1858, mais, ce n'est qu'en 1865 que se réalise le déménagement. Cependant, à part le fait que les activités connexes à une capitale nationale changent de place et peuvent avoir un certain impact économique, il ne faut pas oublier que Québec devient la capitale de la Province de Québec. De 1860 à 1865, Québec était redevenue après l'incendie de 1854, la capitale du Canada. L'édifice reconstruit rapidement et plus petit que l'ancien abritera le personnel de la capitale nationale du Canada jusqu'en 1865, dates du déménagement à Ottawa. À partir de 1867, cet édifice, bien que trop petit depuis 1860, deviendra le parlement de la province de Québec, l'édifice actuel sur la colline parlementaire. En 1871, on assiste au départ de la garnison britannique de Québec. La garnison de Québec au moment du départ en 1871 après 112 ans de résidence comptait 1068 militaires. C'est en 1841 que la garnison a été la plus importante, au moins au point de vue statistique, elle était de 1862 militaires. Au moment du départ, la ville avait une population de 59 699 personnes. Il y a certainement eu une période de ralentissement économique à la suite du départ des Britanniques. Ces militaires devaient se nourrir, se divertir. La garnison devait s'approvisionner, etc. Mais, le Dominion du Canada se devait d'assurer sa défense ainsi, la ville de Québec n'a pas été dépourvue d'activités militaires. Il n'est donc pas sûr que le départ des troupes britanniques ait eu un impact majeur sur l'économie de Québec à cause du remplacement de ces derniers par des troupes canadiennes. Les catastrophes et épidémies: Au cours de l'histoire de ce quartier St-Roch, il y a eu plusieurs catastrophes, plusieurs incendies, des épidémies et bien sûr, les bombardements lors de la guerre de la conquête par les Britanniques. Les incendies qui souvent ont tourné en conflagrations à cause du trop grand rapprochement des maisons, mais aussi de la construction de maisons en bois avec en arrière cour des écuries ou des hangars remplis de matériaux combustibles. |
Maison "blanche" de Charles-Aubert de la Chesnay construite en 1677, du moins ce qu'il en reste en 2017. ma photo de juin 2017 |
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Gravure de l'incendie de St-Roch en 1845 Musee McCord M778-a
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Première photo après l'incendie de 1886 dans St-Roch BANQ: P560,S2,D2,P191662_3 Deuxième photo après l'incendie de 1886 dans St-Roch BANQ: P560,S2,D2,P191662_2 |
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Eglise St-Peter, rue St-Vallier est en 1889 BANQ: P546,D4,P408 Cette photo dont le sujet principal est l'église St-Peter permet aussi de voir la densité des constructions dans ce quartier. On peut supposer que la majortié de celles-ci sont en bois et par conséquent facile à prendre feu. En plus, elles sont collées les unes aux autres avec des murs mitoyens. |
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Place Jacques-Cartier 1940 BANQ P547,S1,SS1,SSS1,D001,P3613R
Une partie du parc Jean-Paul Lallier (ancien nom: Parc Fleurie) ma panoramique de 2014
Place Jacques-Cartier vu du couvent St-Roch et en face l'hôtel St-Roch en 1943. Photos d'archives de la Ville de Québec: N001682 |
Place Jacques-Cartier 1920, édifice du Québec Railway BANQ P600,S6,D1,P0878
Place Jacques-Cartier vers l'ouest 1920 BANQ: P560,S2,D2,P120084-1
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La tour de Place Jacques-Cartier en juillet 2017 avec le nouvel espace public Ma photo de juillet 2017 |
Chantier naval F.-X. Drolet probablement vers 1800 Tiré de:CirculationQuébec
Une personne remarquable ce: |
Chantiers navals sur la Rivière St-CharlesAu 19e siècle, la Nouvelle-France n'existe plus. Ce sont les Britanniques qui sont les maîtres de ce coin de l'Amérique du Nord depuis la guerre de conquête de 1759-1760. Mais environ 50 ans plus tard, en 1805, un évènement important se produit de l'autre côté de l'Atlantique, c'est la victoire des Anglais contre la flotte Franco-Espagnole à Trafalgar. La bataille de Trafalgar voit s'affronter la flotte Franco-Espagnole contre la flotte britannique sous le commandement du vice-amiral Nelson. Grâce à une stratégie astucieuse du vice-amiral Nelson, bien que l'ennemi soit bien supérieur en nombre, les Britanniques ont vaincu la flotte Franco-Espagnole. Cette victoire des Anglais a fait renoncer à Napoléon à son rêve d'envahir l'Angleterre. Comme autre conséquence, les Anglais ont réalisé qu'il devait se constituer une marine plus puissante et bien équipée. À cause des guerres napoléoniennes et afin de pouvoir combler les besoins sans cesse grandissants de la marine militaire britannique en bois et autres matériaux, la marine marchande canadienne ne suffisait plus. La colonie d'Amérique du Nord a donc mis un effort particulier pour construire des bateaux pour la marine marchande et pour approvisionner l'Angleterre. Souvent, les bateaux construits servaient dans un premier temps à transporter les marchandises requises et amener les bateaux pour qu'ils servent partout dans le monde pour l'Angleterre. Cette situation a amené l'âge d'or de la construction navale à Québec vers 1805 environ pour culminer vers 1860 et mourir vers 1880. La plupart des chantiers maritimes à Québec se situent le long de la rivière Saint-Charles. À cette époque lors des marées hautes, les eaux montaient jusqu'à la falaise. Alors de la Pointe-à-Carcy, à la jonction de la rivière et du fleuve Saint-Laurent, jusqu'à la rue St-Roch était couverte d'eau aux marées hautes. Autrement dit, tout ce qui était le Vieux-Port, la rue du Quai Saint-André, la rue sous le cap étaient inondés. On avait alors un endroit très propice à installer des chantiers maritimes ayant accès à l'eau et aussi avoir des périodes de "sécheresse". On dénombrait une douzaine de chantiers navals de la côte de la Canoterie jusqu'au pied de la rue de la Couronne. Mais, un des plus importants chantiers navals se situait sur la rive nord de la rivière près du chemin qui menait à Charlesbourg (probablement la 1re avenue aujourd'hui). On l'appelait le chantier des Américains. Dans l'âge d'or des chantiers navals à Québec, il y avait aussi d'autres chantiers sur les bords du fleuve Saint-Laurent, dont celui du Cul-de-sac de la Basse-Ville, c'est-à-dire le marché Champlain. Ils ont essaimé aussi jusqu'à Neuville et à la pointe de l'ile d'Orléans. C’est dans ce dernier chantier que les deux plus gros bateaux de l'époque ont été construits, le Colombus et le Renfrew respectivement de 3700 et 5888 tonneaux.
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Même sculpure que précédemment mais sous l'angle du bateau en construction avec sa proue et figure de proue. Sculplure réalisée par Luce Pelletier Sous un autre angle ma photo de juillet 2017 |
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Un chantier de Québec a traversé l'histoire, c'est le chantier Munn. Il couvrait près d'un demi-kilomètre de rive le long de la rivière Saint-Charles. Entre 1821 et 1857, il s'est construit une centaine de voiliers, ce qui a donné du travail à une centaine d'ouvriers. Mais ce qui le fait passer à l'histoire c'est que ce chantier a construit en 1847, le Jeanie Johnston, un voilier de 3 mâts jaugeant 408 tonneaux. Ce voilier fait la navette entre Québec et l'Irlande en ramenant des centaines d'immigrants d'Irlande pendant la période de grandes famines dans ce pays. Le plus exceptionnel pour l'époque est que, grâce à la présence d'un médecin à bord de toutes les traversées, le Dr Richard Blennerbasset, et à la grande compétence et prudence du Capitaine James Attridge, on a réussi à n'avoir aucun décès pendant les traversées même si les voyages duraient 47 jours et dans des conditions difficiles souvent. Alors qu'il n'était pas rare d'avoir au moins un mort ou plus sur les autres bateaux et les naufrages nombreux aussi. Une grande qualité du Capitaine est de ne jamais accepter de surcharge même si cela pouvait réduire le nombre de passagers. La réplique du Jeanie Johnston est venue à Québec en 2003.Dans le cadre d'une course type Tall ships race. Mais elle n'a pas pu participer à Rendez-vous 2107. Ce voilier est considéré comme inapte à participer à ce genre de courses à cause de sa lenteur. Ce voilier fait partie du "Jeanie Johnston Tall ship and famine museum" de Dublin en Irlande. Il est bien sûr relié à ce tragique épisode de famine en contribuant à sauver beaucoup d'immigrants irlandais. Racontons un peu le rôle de ce voilier au cours de la grande famine en Irlande. Le premier voyage du Jeanie Johnston, dont la vocation était de faire du cargo entre Québec et l'Irlande, l'a amené à Blennerville Irlande avec une cargaison de bois et autres produits. Mais le 24 avril 1848 pour son retour à Québec, il amena 193 passagers à son bord. Au cours des 7 années suivantes, il a amené vers l'Amérique environ 2500 émigrants et tous sain et sauf. Entre 1848 et 1855, ce voilier a effectué 16 voyages vers l'Amérique du Nord surtout à Québec, mais aussi à Baltimore et New York. Le nombre maximal de passagers transportés dans un voyage a été de 254. Pour mettre en perspectives ce nombre, aujourd'hui compte tenu de la taille du voilier, seulement 40 personnes seraient autorisées, y compris les membres d'équipage. Mais, même dans ces conditions très difficiles, au cours d'un voyage en 1848, un bébé mâle est né en pleine mer entre l'Irlande et Québec. En 1855, il a été vendu à William Johnson, de North Shields en Angleterre. En route vers Québec en partance de Hull (Kingston-upon-Hull, Angleterre) il prit une voie d'eau et pendant 9 jours les marins sont montés dans le gréement, le trois mats s'enfonçant lentement. Heureusement le Sophie Elisabeth les a tous rescapés. En 2017, la réplique du voilier Jeanie Johnston devrait finir au "Jeanie Johnston Tall ship and famine museum". En 2009, le propriétaire a tenté de le vendre au ministère de la Défense comme bateau-école, mais l'affaire n'a pas abouti à cause de sa lenteur et aussi dû au fait qu'il ne pouvait plus se qualifier pour les "Tall ships races". Finalement en 2010, elle n'était plus en état de prendre la mer alors on l'a transformé en partie du musée avec de petites sorties avec du public du Musée. Alors ce beau trois-mâts finira par faire partie intégrante de ce musée. |
La réplique du Jeanie Johnston amarrée à North City Quay, Dublin, Irlande, pays où il a été construit à l'identique de ce célèbre voilier. tiré de Wikipedia |
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Carte de la ville de 1840 BANQ: carte # 83816 Cliquez sur la carte pour aagrandir et voir plus en détails |
Le premier vapeur à franchir l'Atlantique en 1833 est le Royal William. Il fut construit dans les chantiers de la rivière Saint-Charles à Québec. Le 18 août 1833, avec sept passagers à son bord, il franchit la distance entre Boston et la Tamise en seulement 19 jours. 2531 autres navires ont été construits des chantiers navals de Québec entre 1797 et 1899. Cependant, seulement 4 de ce nombre sont des vapeurs. En plus du Royal William, il y a le Québec, le Rowland et le John Mumm. Certains comme le Columbus et le Baron Renfrew se sont échoués près de l'Ile d'Anticosti à leur premier voyage emportant avec eux une cargaison de bois d'environ 1 million de $ de l'époque. Ces deux bateaux avaient été construits à l'ile d'Orléans. |